La Petite Maine a retrouvé la ligne suite à la suppression du clapet de la Daunière
Dernière modification : 11/2016
En 1985, un clapet hydraulique a été installé sur la Petite Maine, au niveau de la Daunière, pour l’abreuvement du bétail, l’irrigation et la pêche. Le clapet s’est dégradé au fil du temps. Suite à une concertation locale lancée en 2008, la suppression du clapet a été envisagée pour retrouver un cours plus naturel tout en maintenant les usages.
Objectifs
- Atteindre le bon état écologique de l’eau
- Assurer la migration des poissons et des sédiments
- Augmenter les vitesses d’écoulement
- Restaurer la ligne d’eau constituée d’une succession de fosses et de radiers
Mise en oeuvre
Maître d'ouvrage : Syndicat mixte du bassin des Maines vendéennes
Le clapet de la Daunière a été démantelé et une échancrure réalisée dans le socle en béton. L’apport de blocs de pierre et la création de banquettes (végétales et minérales) ont diminué la largeur de la Petite Maine.
Le lit resserré du cours d’eau concentre les écoulements en été.
Après la suppression du clapet, la largeur de la Petite Maine est passée de 10 à 2 mètres de large avec des zones plus ou moins profondes et des méandres. Elle a retrouvé son état naturel.
Zoom sur...
La loche franche
La loche franche apprécie les fonds de graviers dans les eaux courantes et peu profondes. Très tolérante à la température de l’eau, elle est sensible à la pollution, surtout celle des sédiments.
En 2007, seules 8 espèces de poissons étaient recensées sur la Petite Maine. Le retour à des eaux courantes, mieux oxygénées et à des fonds diversifiés favorise la réapparition des espèces de poissons d’eaux courantes comme le vairon, la loche franche, le goujon ou encore le chevesne.
Le saviez-vous ?
Le lit d’un cours d’eau est adapté au faible débit, observé principalement l’été. Il est naturellement composé de fosses (zones profondes à courant lent) et de radiers (zones de faible profondeur à courant rapide). En cas d’étiage sévère, les zones les plus profondes servent alors de refuge pour la faune.
Les habitants redécouvrent une rivière changeante au fil des saisons
Serama, bureau d’études spécialisé dans les milieux aquatiques, a réalisé une étude pour la restauration de la continuité écologique de la Petite Maine.
Le témoignage de... Xavier Jambou, Co-gérant de Serama
En 2011, le clapet de la Daunière a été supprimé. Comment est né ce projet ?
Le clapet ne fonctionnait plus. Les difficultés de gestion couplées à un coût élevé et à une volonté de retrouver une rivière vivante ont amené une réflexion sur le devenir du clapet.
Dès 2008, le scénario de la suppression de l’ouvrage a été privilégié. À l’époque, le retour des cours d’eau à un état plus naturel était une vision novatrice.
"Le technicien de rivière du bassin versant a mené un travail de sensibilisation auprès des habitants pour les amener à imaginer la rivière autrement"
De 2008 à 2011, le clapet a été maintenu en position ouverte. Quel a été l’impact sur la rivière et comment la population a-t-elle perçu ce changement ?
Les habitants ont vu le niveau d’eau s’abaisser suite au maintien du clapet en position ouverte. Même si le cours d’eau a été resserré, le volume d’eau est resté le même.
Les habitants ont toujours connu une rivière pleine d’eau et à un niveau constant “calé” par la présence du clapet, même en été. Or, cela ne correspond pas à un fonctionnement naturel. Le technicien de rivière du bassin versant a mené un travail de sensibilisation auprès des habitants pour les amener à imaginer la rivière autrement.
Une concertation avec les agriculteurs a permis de maintenir les usages, notamment l’abreuvement du bétail et l’irrigation des terres. La démarche a également associé la fédération de pêche de Vendée qui a porté le projet auprès de ses adhérents.
La diversification des écoulements a aussi métamorphosé la rivière.
Oui, la seule ouverture du clapet n’était pas suffisante pour dynamiser le cours d’eau. Grâce à la diversification des écoulements, le lit de la rivière s’est redessiné. La Petite Maine possède de nouveau une ligne naturelle. Les habitants redécouvrent leur rivière d’autrefois avec des fluctuations en fonction des saisons.
Les berges réapparaissent et la végétation recolonise les espaces auparavant sous l’eau. La commune a valorisé l’aménagement en créant des sentiers pédestres. Les habitants viennent s’y promener et profiter du paysage !
Avant
Après
Évaluation
Ce projet a fait évoluer l’image de la rivière.
L’effacement du clapet a rétabli la continuité écologique et les migrations piscicoles. La hauteur d’eau laisse apparaître les berges d’autrefois. Hors d’eau, les bordures se végétalisent. Au fond du lit, les pierres forment des creux et des bosses qui procurent des habitats aux poissons et dynamisent les écoulements.
Coût et Calendrier
- Coût total du projet : 40 k€ HT
- Les travaux ont été financés par l’Agence de l’eau Loire-Bretagne (50 %), la Région des Pays de la Loire (30 %) et par le Syndicat mixte du bassin des Maines Vendéennes (20 %)
- Début de l’étude : 2008
- Réalisation des travaux : 2011 à 2012
Contact :
Damien GALLARD
Technicien de rivière
Etablissement Public Territorial du Bassin de la Sèvre Nantaise
Moulin de Nid d'Oie 10bis route de Nid d'Oie CS 49405
CLISSON Cedex
02.51.80.09.51
Contact :
Syndicat mixte du bassin des Maines Vendéennes 2 rue Jules Verne 02.51.42.79.24
BP 8
SAINT-FULGENT