La Sèvre Nantaise coule librement à Barbin pour retrouver une eau de qualité et une variété de poissons
Dernière modification : 11/2016
Sur la Sèvre Nantaise, la chaussée en pierre de Barbin à Saint-Laurent-sur-Sèvre servait autrefois à alimenter un moulin à eau. L’activité disparue, la retenue d’eau est restée, bloquant le passage des poissons et le transport des sédiments. Cette eau stagnante, peu propice au développement de la faune piscicole, a réduit la variété des espèces. En octobre 2013, une opération de restauration de la continuité écologique a été menée pour retrouver une rivière vivante tout en préservant les usages de ce site très fréquenté par les randonneurs et les pêcheurs.
Objectifs
- Faciliter le transit sédimentaire et la migration des poissons
- Reconquérir la qualité de l’eau
- Diversifier les vitesses d’écoulement
- Recréer des habitats aquatiques et des caches à poissons
- Favoriser la diversité des espèces et la qualité des milieux aquatiques
- Prévenir les inondations
Mise en oeuvre
Maître d’ouvrage : Syndicat de la Sèvre aux Menhirs roulants et de ses affluents
Une ouverture de 5 m a été réalisée dans la chaussée de Barbin. En complément de l’ancienne vanne de décharge du moulin, ce deuxième déversement libère une partie de l’eau qui stagnait en amont de la chaussée. Il favorise ainsi un écoulement naturel de la Sèvre Nantaise qui retrouve de la vitesse et une variété de niveaux d’eau. Deux bras de contournement s’étaient créés naturellement sous l’effet des crues de la Sèvre. Ils ont été conservés, offrant aux migrateurs une autre possibilité de franchissement lorsque le débit de la Sèvre est important. Les blocs de roche dans le lit de la rivière ont été réagencés. En cassant le courant, ils brassent et oxygènent l’eau tout en abritant les poissons. Enfin, une passerelle en bois relie maintenant les deux rives sur le GR de Pays Sèvre et Maine.
60%
c'est la part du débit de la Sèvre qui emprunte la nouvelle ouverture réalisée dans la chaussée.
Le saviez-vous ?
Les poissons descendent et remontent les cours d’eau pour assurer leurs fonctions vitales : reproduction, alimentation et croissance. L’anguille, grande espèce migratrice, parcourt des milliers de kilomètres. La difficulté de franchissement liée à la chaussée participe à sa raréfaction ainsi que celle d’espèces ayant un cycle de vie plus local, comme le brochet et la vandoise.
"Les poissons ont besoin d’une rivière vivante pour se reproduire"
La fédération de pêche de Vendée a apporté son expertise des milieux aquatiques au projet de restauration de la continuité écologique de Barbin.
Le témoignage de ... Joseph Braud Vice-président de la fédération de pêche de Vendée
Que pense la fédération de pêche de ce projet ?
La volonté de la fédération de pêche de Vendée est de retrouver des milieux aquatiques variés et vivants. Nous privilégions un fonctionnement naturel de la rivière plutôt que d’élever des poissons pour les relâcher dans les cours d’eau. Ces actions sont une réponse pérenne pour améliorer la qualité des peuplements de nos rivières.
Sur le site de Barbin, quelles actions favorisent le retour durable des poissons ?
En amont de la chaussée, le manque de courant et le haut niveau d’eau ont provoqué la disparition de la végétation herbacée aux abords de la rivière. L’abaissement du niveau de la rivière s’accompagnera d’un retour de la végétation qui a besoin d’une eau peu profonde.
Les herbiers sont des sources d’habitat, de nourriture sans cesse renouvelée et de reproduction de nombreuses espèces. Ils sont une condition indispensable à la survie de la faune piscicole.
Mais les gros poissons, présents dans les zones profondes, ne vont-ils pas disparaître ?
Non, l’eau est suffisamment profonde. La rivière est désormais en mouvement. Le courant contribue à une meilleure oxygénation et une autoépuration du cours d’eau. De fait, la température de l’eau baisse et la qualité de l’eau s’améliore. Cet environnement sera propice aux espèces exigeantes comme les carnassiers (brochet, perche). C’est aussi à proximité de la végétation qu’ils trouveront leur garde-manger constitué de petits poissons (gardon, vairon, goujon).
"Barbin promet de belles pêches plus sauvages"
Quelles espèces souhaitez-vous à nouveau voir dans la Sèvre Nantaise ?
Sur la Sèvre Nantaise, le vairon et la vandoise vivent dans des eaux courantes, propres et limpides. Nous espérons donc les voir en plus grand nombre ! Nous attendons aussi que l’anguille repeuple nos rivières. Ces aménagements lui permettent de remonter le cours d’eau grâce aux roches qui cassent le courant et constituent des zones de repos.
Barbin reste-t-il un bon coin de pêche ?
Le changement des écoulements et des vitesses d’eau demande une adaptation des pratiques. Mais, c’est sûr, les pêcheurs seront récompensés de leur patience car le site de Barbin promet de belles pêches plus sauvages !
Avant
Après
Evaluation
L’écoulement naturel de la Sèvre favorise la circulation des sédiments et la migration des poissons. L’abaissement de 30 cm du niveau d’eau en amont de Barbin a créé des pentes douces sur les berges, propices au développement d’une végétation aquatique. Celle-ci offre une diversification des habitats et une source d’alimentation pour les poissons. L’augmentation des vitesses d’eau participe au curage naturel de la Sèvre. Prochainement, un inventaire piscicole sera réalisé pour vérifier l’accroissement des espèces emblématiques de ce cours d’eau.
Coût et calendrier
- Coût total du projet : 48 k€ HT
- Les travaux ont été financés par l’Agence de l’eau Loire-Bretagne (50 %), la Région des Pays de la Loire (30 %) et par le Syndicat de la Sèvre aux Menhirs Roulants et de ses affluents.
- Début de l’étude : 2008
- Réalisation des travaux : octobre 2013
En partenariat avec : la commune de Mortagne-sur-Sèvre, la commune de Saint-Laurent-sur-Sèvre, EPTB Sèvre Nantaise.
Contact :
Etablissement Public Territorial du Bassin de la Sèvre Nantaise
Moulin de Nid d'Oie 10bis route de Nid d'Oie CS 49405
CLISSON Cedex
02.51.80.09.51